Cet ouvrage part du constat de la formation depuis quelques années d’un nouvel esprit du capitalisme, définit comme « l’idéologie qui justifie l’engagement dans le capitalisme». L’esprit du capitalisme fournit aux acteurs sociaux des raisons individuelles et des justifications collectives pour adhérer à sa logique. Ce constat est issu de l’analyse des textes de management, révélateurs de la politique menée par le capitalisme au sein de l’entreprise, de deux périodes : 1959 à 1969 et 1989 à 1994. Les textes des années soixante critiquent le capitalisme familial tandis que les textes des années quatre-vingt-dix dénoncent les grandes organisations hiérarchisées et planifiées.
Le capitalisme actuel est à l’origine de deux crises : l’une économique marquée par l’exclusion et plus généralement par la dégradation des conditions de vie ; l’autre est une crise de la critique du capitalisme. Historiquement cette critique se compose de deux branches : artiste et sociale. La critique artiste dénonce le capitalisme comme facteur d’oppression, s’opposant à la créativité, à la liberté, à l’autonomie et source d’inauthenticité pour la société engendrée. La critique sociale s’appuie sur le socialisme et le marxisme et dénonce un capitalisme générateur de misère et d’inégalité chez les travailleurs mais aussi d’opportunisme et d’égoïsme dans la vie sociale.
Les auteurs montrent que la force du capitalisme est de savoir se servir des critiques qui lui sont proférées en les intégrant dans ses fondements : « la capacité du capitalisme à entendre la critique constitue sans doute le principal facteur de la robustesse qui a été la sienne depuis le XIXe siècle. » C’est grâce à la récupération de la critique artiste dont l’expression majeure est mai 68 que le capitalisme s’est revivifié, intégrant des éléments qu’il refusait du temps de l’apogée fordiste. La critique artiste a été absorbée tout en étant transformée. Ses tenants demandaient la délivrance d’un système ou d’une situation d’oppression, il y a bien eu une meilleure autonomie mais au prix d’un renforcement de l’autocontrôle, du contrôle informatique et surtout d’une détérioration de la sécurité de l’emploi. Un nouveau capitalisme, connexionniste, va alors se mettre en place, organisé en réseau, mobile, flexible, avec des salariés autonomes, créatifs et internationalisés.
De nouvelles contraintes et dépendances apparaissent donc. Cette intégration a aujourd’hui tué la critique artiste. La critique sociale a loupé le virage néocapitaliste mais elle semble actuellement connaître un certain renouveau caractérisé par la publication de livres et de journaux contestataires mais aussi par la formation d’associations constituées autour de causes spécifiques. La critique artiste semble quant à elle paralysée par la contradiction flexibilité-personnalité, contradiction qu’elle a elle-même contribué à rendre possible. Pour ressusciter, cette critique doit partir des nouvelles formes d’oppressions et de marchandisations qui caractérisent la société actuelle et qui touchent notamment le domaine environnemental.
Fonte do resumo aqui: http://jpdemon.pagesperso-orange.fr/travaux/boltanski_chiapello.pdf
Le capitalisme actuel est à l’origine de deux crises : l’une économique marquée par l’exclusion et plus généralement par la dégradation des conditions de vie ; l’autre est une crise de la critique du capitalisme. Historiquement cette critique se compose de deux branches : artiste et sociale. La critique artiste dénonce le capitalisme comme facteur d’oppression, s’opposant à la créativité, à la liberté, à l’autonomie et source d’inauthenticité pour la société engendrée. La critique sociale s’appuie sur le socialisme et le marxisme et dénonce un capitalisme générateur de misère et d’inégalité chez les travailleurs mais aussi d’opportunisme et d’égoïsme dans la vie sociale.
Les auteurs montrent que la force du capitalisme est de savoir se servir des critiques qui lui sont proférées en les intégrant dans ses fondements : « la capacité du capitalisme à entendre la critique constitue sans doute le principal facteur de la robustesse qui a été la sienne depuis le XIXe siècle. » C’est grâce à la récupération de la critique artiste dont l’expression majeure est mai 68 que le capitalisme s’est revivifié, intégrant des éléments qu’il refusait du temps de l’apogée fordiste. La critique artiste a été absorbée tout en étant transformée. Ses tenants demandaient la délivrance d’un système ou d’une situation d’oppression, il y a bien eu une meilleure autonomie mais au prix d’un renforcement de l’autocontrôle, du contrôle informatique et surtout d’une détérioration de la sécurité de l’emploi. Un nouveau capitalisme, connexionniste, va alors se mettre en place, organisé en réseau, mobile, flexible, avec des salariés autonomes, créatifs et internationalisés.
De nouvelles contraintes et dépendances apparaissent donc. Cette intégration a aujourd’hui tué la critique artiste. La critique sociale a loupé le virage néocapitaliste mais elle semble actuellement connaître un certain renouveau caractérisé par la publication de livres et de journaux contestataires mais aussi par la formation d’associations constituées autour de causes spécifiques. La critique artiste semble quant à elle paralysée par la contradiction flexibilité-personnalité, contradiction qu’elle a elle-même contribué à rendre possible. Pour ressusciter, cette critique doit partir des nouvelles formes d’oppressions et de marchandisations qui caractérisent la société actuelle et qui touchent notamment le domaine environnemental.
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